DÉPÊCHES / IST ET HÉPATITES

L’étude ANRS 174 Doxyvac

par | 14.11.2019

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Elle vise à évaluer :

  • si la prise de doxycycline en prophylaxie post-exposition (PEP) suite à un rapport sexuel à risque (par exemple sans utilisation de préservatif) réduit le risque de survenue de syphilis, infection à chlamydiae, gonorrhée (infection à gonocoque) et infections à mycoplasmes,
  • si le vaccin contre le méningocoque B (Bexsero®) réduit le risque de survenue de gonorrhée.

Justification de l’étude

Bien que des augmentations des IST aient été signalées avant la mise en œuvre de la PrEP, les IST représentent une préoccupation croissante chez les utilisateurs de la PrEP et un défi majeur en matière de santé publique. En raison de l’absence de vaccins efficaces contre les IST bactériennes, l’utilisation systématique du préservatif demeure la pierre angulaire de la prévention.

La prévention des IST chez les HSH reste un défi et il est peu probable qu’une seule intervention suffise à contrôler la part croissante des IST dans cette population. C’est la raison pour laquelle les investigateurs, dans cette recherche, veulent évaluer une combinaison de stratégies préventives.

1) La doxycycline en prévention

La doxycycline est un antibiotique utilisé pour le traitement de nombreuses infections bactériennes et en particulier les infections à chlamydiae et la syphilis.
Dans le cadre de la phase ouverte de l’essai ANRS IPERGAY il a été montré que la PEP (prophylaxie post-exposition) par la doxycycline pouvait réduire l’apparition des infections à chlamydiae et de la syphilis. Toutefois le suivi des participants dans cette étude était limité à quelques mois et l’impact de cette prophylaxie sur le risque de résistance aux antibiotiques des germes responsables des IST n’a pas pu être évalué de façon satisfaisante. Cette prophylaxie n’est donc pas recommandée aujourd’hui et fait l’objet dans cette recherche d’une nouvelle évaluation plus complète sur un plus grand nombre de participants suivis plus longtemps avec une évaluation complète de la résistance aux antibiotiques.

2) La vaccination contre le gonocoque

Des études épidémiologiques en Nouvelle-Zélande et au Canada en particulier ont suggéré que les personnes vaccinées contre le méningocoque B auraient un risque réduit d’infection à gonocoque.

En raison de l’absence actuelle de vaccination contre le gonocoque et parce qu’il y a une très forte proximité génétique entre les gonocoques (Neisseria gonorrhoeae) et les méningocoques (Neisseria meningitidis), il nous semble intéressant d’évaluer dans cette recherche l’efficacité d’un vaccin contre le méningocoque B (Bexero®) pour prévenir les infections à gonocoques.

Objectifs de l’étude

Cette étude, qui est en train de démarrer et qui se terminera avec la fin de l’étude Prévenir au deuxième trimestre de 2022, est prévue pour répondre aux questions suivantes :
  • Démontrer que la prophylaxie post-exposition (PEP) avec la doxycycline réduit la survenue d’un premier épisode de syphilis ou d’infection par Chlamydia trachomatis.
  • Démontrer que la vaccination contre le méningocoque B réduit la survenue d’un premier épisode d’infection par Neisseria gonorrhoeae.

D’autre part elle devrait aussi apporter des informations nouvelles à partir de ses objectifs secondaires, entre autres :

  • Démontrer que la PEP avec la doxycycline réduit la survenue d’un premier épisode des ISTs bactériennes suivantes : syphilis, chlamydiae, gonorrhée et Mycoplasma genitalium
  • Démontrer que la prophylaxie post exposition avec la doxycycline réduit la survenue de tous les épisodes cumulés des IST bactériennes suivantes : syphilis, chlamydia, gonorrhée et Mycoplasma genitalium.
  • Démontrer que la PEP avec la doxycycline réduit la survenue d’un nouvel épisode de gonorrhée anale ou urinaire.
  • Évaluer la prévalence et l’incidence du portage de méningocoque au niveau pharyngé, anal et urinaire.
  • Évaluer la tolérance de la doxycycline.
  • Évaluer la résistance aux antibiotiques des souches de Chlamydia trachomatis, Treponema pallidum, Neisseria gonorrhoeae et Mycoplasma genitalium, en particulier à la doxycycline, aux macrolides et aux fluoroquinolones et aux céphalosporines de 3ème génération pour Neisseria gonorrhoeae.
  • Démontrer que le vaccin contre le méningocoque B (Bexsero®) diminue la survenue d’épisodes cumulés de gonorrhée.
  • Démontrer que le vaccin contre le méningocoque B (Bexsero®) diminue la survenue d’un premier épisode de gonorrhée aux sites anaux et urinaires.
  • Évaluer l’activité bactéricide du sérum contre le méningocoque B et les gonocoques au cours du temps chez les participants vaccinés.
  • Évaluer la tolérance du vaccin contre le méningocoque B.
  • Évaluer l’impact de la vaccination et de la prophylaxie des IST par doxycycline sur le portage de méningocoque au niveau pharyngé, anal et urinaire.
  • Évaluer l’impact de chaque stratégie de prophylaxie des IST (vaccin ou PEP) sur le comportement sexuel (utilisation de préservatifs pour les rapports anaux, nombre de partenaires sexuels, nombre d’actes sexuels).
  • Estimer l’impact de chaque stratégie de prophylaxie des IST sur l’incidence du VIH.

Source : documentation ANRS

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Il y a si peu de gens qui s’intéressent à améliorer la prévention des infections sexuellement transmissibles autrement qu’en proposant le préservatif qui ne protège pas de tout qu’il nous faut saluer cette initiative et en profiter pour expliquer ces recherches au plus grand nombre. Certes, il est difficile de prévoir quel sera le résultat de cette étude, encore moins quelles pourraient être les recommandations qui en découleront mais il nous faut une fois e plus remarquer que c’est le monde du sida qui tire en avant les recherches. Rendez-vous en 2022 pour les résultats.