DÉPÊCHES / COMPORTEMENTS

Émergence de l’utilisation de PrEP sauvages par les gays australiens

par | 06.03.2013

[MWB_PDF_GEN]
Attention ! Ce contenu a 11 ans. Merci de lire cette page en gardant son âge en tête.

Les chercheurs australiens ont utilisé pour leur étude les informations recueillies auprès de 3677 gays séronégatifs au VIH issus de l’enquête australienne sur la communauté gay de 2011. Parmi ceux-ci, 2,5% ont déclaré avoir utilisé des antirétroviraux en vue de rapports anaux non protégés. Les données comportementales recueillies dans l’enquête permettent de préciser que cette utilisation est favorisée chez ceux qui déclarent des rapports non protégés avec des partenaires occasionnels ainsi que chez les utilisateurs de drogues « festives ». L’utilisation d’antirétroviraux est moindre (1,7%) avec des partenaires stables de statut différent mais supérieure (4,7%) avec des partenaires stables de statut inconnu.

Les questions utilisées dans l’enquête ne faisaient pas explicitement mention de PrEP mais demandaient précisément si « dans les six derniers mois vous aviez utilisé des antirétroviraux pour prévenir l’infection à VIH.

1) avant des rapports anaux sans préservatif
2) après des rapports anaux sans préservatif »

[afin de différentier l’usage PrEP du TPE (traitement post-exposition) et de spécifier cet usage avec l’intention de rapports sans préservatifs.]

Selon les chercheurs, ces résultats montrent que l’usage de PrEP avant un rapport non protégé est limitée, qu’elle est inférieure à l’utilisation de TPE qui était de 3,9% en 2010. Mais ils montrent aussi que l’usage préventif d’antirétroviraux avant un rapport non protégé est associé à des pratiques sexuelles spécifiques, essentiellement les rapports non protégés avec des partenaires occasionnels ainsi que chez ceux qui utilisent des drogues injectables ou des drogues pendant les relations sexuelles.

Ils considèrent ainsi que le souhait des gays australiens d’utiliser des antirétroviraux préventifs est surtout le fait de groupes ou de réseaux engagés dans des pratiques à risque pour lesquels l’usage dans des conditions d’efficacité maximale pourrait être le plus bénéfique, ce qui est peu probable avec un usage sauvage. A l’inverse, les partenaires stables de statut différents ne semblent pas recourir à ces stratégies.

 Ils soulignent les limites de cette étude, précisant que l’enquète gay australienne recrute principalement des hommes qui fréquentent le milieu communautaire, mais qu’au regard de ces limites, elle fournit une indication d’une réalité de terrain à rapprocher des résultats d’une autre enquète ayant montré que 28% des gays australiens se disaient intéressés par l’usage de la PrEP. De plus ils estiment que la source principale des antirétroviraux utilisés ainsi en PrEP est la prescription de TPE.

Enfin, ils estiment que la récente autorisation de mise sur le marché de Truvada en PrEP aux États Unis pourrait contribuer à rendre la PrEP plus accessible en Australie.

Sources :

  • J Acquir Immune Defic Syndr _ Volume 62, Number 3, March 1, 2013
  • The Informal Use of Antiretrovirals for Preexposure Prophylaxis of HIV Infection Among Gay Men in Australia
    Iryna B. Zablotska, PhD, MD, MPH,* Garrett Prestage, PhD,* John de Wit, PhD,† Andrew E. Grulich, PhD,* Limin Mao, PhD,† and Martin Holt, PhD†